L’informatique a envahi tous les secteurs d’activité et ses applications ne cessent d’évoluer. Big data, intelligence artificielle, cybers-sécurité, réalité virtuelle, systèmes embarqués, créent de nouvelles possibilités dans les transports, la santé, la production industrielle, la finance, le marketing… Une dynamique très favorable à l’emploi.
Si le développement logiciel est au cœur de l’activité numérique, cette dernière fait appel à de nombreuses autres compétences. C’est grâce aux professionnels des systèmes, des réseaux et de la sécurité que l’information peut circuler et être traitée efficacement.
Les innovations contribuent à l’émergence de profils plus pointus. Les spécialistes du cloud permettent aux entreprises d’externaliser le stockage et le traitement de leurs données. Les data scientists recueillent et analysent des masses d’informations. Les ingénieurs en réalité virtuelle conçoivent des systèmes complexes utilisés aussi bien pour le jeu vidéo que pour la simulation chirurgicale.
L’émergence de l’intelligence artificielle et du machine learning va créer aussi de nouveaux métiers en plus des métiers de la data : ingénieur IA (créer des programmes informatiques capables de raisonner comme l’homme, pour répondre à des problèmes très complexes, ou encore coach de chatbot, etc.
Les évolutions technologiques ont aussi fait apparaître des spécialisations au sein des métiers traditionnels. Ce sont par exemple, les développeurs d’applications mobiles, ou les « UX designer » aux fonctions différentes des développeurs traditionnels. Ou encore les développeurs en systèmes embarqués qui, à la croisée de l’informatique et de l’électronique, conçoivent des logiciels utilisés notamment dans les appareils de transport.
Au sein d’un secteur qui innove en permanence, les informaticiens sont recherchés à la fois par les entreprises de services numériques, les éditeurs de logiciels, les banques, les entreprises industrielles et commerciales et les administrations. Sans oublier les start-up, en pleine croissance dans les domaines des applications mobiles, des objets connectés, du e-commerce, du big data et de l’intelligence artificielle.
Sur ce marché très ouvert, les développeurs et les ingénieurs logiciels figurent en tête des profils les plus convoités. Les besoins sont également importants pour les métiers des systèmes d’information et les télécommunications et des réseaux et de la sécurité informatique.
La crise sanitaire a impacté l’emploi informatique, notamment les activités de conseil, mais a aussi créé une hausse de l’activité numérique en général et une ouverture élargie en terme de profils de recrutement. Les cadres débutants et de moins de 5 ans représentent 60 % des recrutements.
Les jeunes diplômés font souvent leurs premières armes en tant que consultants au sein des entreprises de services numériques et des sociétés de conseil. Au fil des missions, ils acquièrent une certaine polyvalence et la connaissance des métiers des entreprises.
Le ralentissement général de l’économie a des répercussions sur le secteur des services informatiques. Cependant les SSII constituent toujours une voie d’entrée privilégiée dans la vie active pour bon nombre de jeunes diplômés.
Lorsque la conjoncture économique est incertaine, rien de tel que des contrats de longue durée pour soutenir l’activité. Dans le secteur des SSII, d’importants contrats sont régulièrement signés, et portent sur plusieurs années avec des prestations variées (infogérance, accompagnement en conduite de changement, tierce maintenance applicative, mise en place de solutions e-business…).
Depuis une dizaine d’années, le secteur des services informatiques ne cesse de se développer. Les SSII bénéficient d’un mouvement général conduisant les entreprises à se recentrer sur leur coeur d’activité et à déléguer certaines activités importantes comme l’informatique à des spécialistes. Autre moteur de croissance: le fait que désormais les systèmes d’information constituent des éléments essentiels dans la stratégie de développement des entreprises.
Parmi les prestations les plus demandées par les entreprises, on trouve le conseil en organisation ou en technologie, le paramétrage de progiciels, l’intégration de systèmes, l’infogérance ou encore la formation. Le CRM (Customer Relationship Management) et le SCM (Supply Chain Management) constituent aussi des préoccupations de plus en plus partagées. Quant à la sécurité, elle représente désormais un souci majeur pour les directions des systèmes d’information.
La comptabilité, la facturation, la paie puis le suivi des commandes, la gestion des stocks, l’administration des ressources humaines? depuis longtemps, l’informatique permet de traiter automatiquement de nombreuses données indispensables au fonctionnement des entreprises. C’est ce qu’on appelle l’informatique de gestion.
Au-delà de ces fonctions classiques, l’informatique de gestion a beaucoup évolué : l’augmentation des flux d’information et la nécessité de décider en temps réel ont contribué à faire émerger ce qu’on appelle les systèmes d’information. L’apparition des progiciels, et en particulier des progiciels de gestion intégrée (qu’on appelle aussi ERP) a également contribué à interconnecter les flux d’informations.
Par ailleurs, l’informatique de gestion a trouvé de nouvelles applications grâce au développement de techniques innovantes dans différents domaines : ainsi, les outils de gestion de la relation client (CRM, Customer relationship management), dont l’objectif est de fidéliser la clientèle, sont de plus en plus prisés des entreprises. Les outils de gestion de la chaîne logistique (SCM, Supply Chain Management) ont également le vent en poupe : grâce à eux, les entreprises peuvent optimiser le système de production, d’approvisionnement et de distribution.
L’informatique industrielle et technologique constitue un domaine très vaste, qui s’étend des applications utilisées dans la recherche et le développement jusqu’à celles qui sont dédiées à la production. Dans l’industrie, l’informatique représente le système nerveux de l’entreprise : elle comprend principalement la CAO (Conception assistée par ordinateur), la FAO (Fabrication assistée par ordinateur), qui permet de programmer et de commander les outils de production ainsi que la GPAO (Gestion de production assistée par ordinateur), destinée à assurer, par le biais de l’informatique, le suivi de tout le cycle de production (de l’achat des matières premières en passant par la réception des commandes jusqu’à la livraison des produits finis).
Simulation, analyses, tests et essais? Dans l’enceinte des laboratoires de recherche, l’informatique trouve également de nombreuses applications. C’est ce qu’on appelle l’informatique scientifique.
L’informatique embarquée (qu’on qualifie parfois d’enfouie) constitue un bon exemple d’informatique technologique : avec les composants programmables et les logiciels en temps réel, l’informatique est présente partout, des téléphones mobiles aux avions en passant par les automobiles. Actuellement, ce marché connaît une forte croissance.
En une dizaine d’années, le secteur des télécommunications et des réseaux a connu des mutations considérables. D’abord, sur le plan économique, le marché des télécommunications a subi d’importantes transformations, notamment une dérégulation au niveau mondial. Ensuite, les secteurs de la communication et de l’information ont littéralement explosé : radio, télévision, vidéo, jeux, services interactifs ? la demande connaît une forte croissance qui booste l’activité.
Dernière particularité : les innovations technologiques permanentes et la nécessité d’interconnecter les différents types de réseaux.
Plusieurs types de réseaux coexistent, avec des fonctions différentes. On distingue principalement les réseaux filaires et les réseaux hertziens. Les premiers regroupent le classique RTC (Réseau téléphonique commuté), dédié au téléphone filaire, et les réseaux câblés, principalement utilisés pour le développement de services télévisuels. A l’origine, les seconds concernaient principalement la radio et la télévision, mais leur développement s’est accéléré avec le boom de la téléphonie mobile.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un réseau au sens matériel, l’Internet constitue une authentique révolution dans le domaine des réseaux : avec le protocole IP, il a en effet imposé une technique originale de transmission de tous les types de fichiers. D’autres technologies pourraient se développer rapidement, par exemple le WiFi (Wireless Fidelity), un nouveau standard permettant des connexions à haut débit sans fil.
Si l’internet s’est parfois traduit par des investissements difficiles à rentabiliser pour certaines entreprises, le sentiment est très différent chez les particuliers : outil de communication, de travail, de loisir, d’information, voire de formation… l’Internet s’est rapidement imposé comme un outil indispensable à notre quotidien. Dans les entreprises, l’Internet a surtout connu un fort développement du côté du B to B (c’est-à-dire des relations interentreprises).
Un grand nombre de données transitent désormais par le Web et, par ailleurs, une partie du commerce B to B s’est déplacée vers ce nouveau canal de distribution. Sur le plan purement informatique, le développement de ce nouveau média a entraîné une importante vague de modernisation des gros systèmes.
Nettement plus orientés vers les loisirs, le multimédia en général et les jeux vidéo en particulier sont, comme l’Internet, des domaines d’application qui occupent une place à part dans le secteur de l’informatique. Ces deux spécialités requièrent des compétences informatiques pointues, ainsi que de grandes capacités d’adaptation, tant les technologies évoluent rapidement dans ces deux domaines. Autres qualités indispensables, l’ouverture d’esprit et le goût du travail collectif. La plupart des projets sont développés au sein d’équipes souvent multidisciplinaires, aux profils variés : des débutants et des seniors, des techniciens et des ingénieurs, des informaticiens et des créatifs.
Evolutions technologiques incessantes, convergence des techniques de l’informatique et des télécommunications, développement des réseaux… il ne manque pas d’éléments pour dynamiser l’univers des éditeurs de logiciels.
Logiciels systèmes, logiciels applicatifs et progiciels… sans eux, impossible de profiter de toutes les potentialités de l’informatique ! Le métier des éditeurs, qui sont environ 2 500 en France, consiste justement à concevoir, développer, commercialiser et faire évoluer ces outils.
Outils paramétrables, capables de s’adapter à des utilisations diverses, les progiciels représentent une alternative économique aux logiciels. On peut les classer en trois catégories principales : les progiciels systèmes, indispensables au fonctionnement des ordinateurs ; les progiciels outils, qui permettent d’exploiter leurs fonctionnalités et enfin les progiciels applicatifs. Ces derniers sont utilisés dans le cadre d’une activité propre à un secteur (banque, distribution, industrie automobile…) ou à une fonction de l’entreprise (production, finances, commercial…). A l’heure actuelle, les ERP (en français PGI) constituent le marché le plus dynamique : ces outils permettent de réaliser des connexions entre les données de différents services (production, finances, ressources humaines…) afin de les exploiter au mieux.
Si les activités premières des éditeurs sont le développement et la mise en place de progiciels, ils proposent toute une palette de prestations complémentaires : conseil et audit, développement de logiciels sur mesure, assistance et maintenance, ou encore formation des utilisateurs.
Les distributeurs sont les intermédiaires entre les constructeurs de matériel informatique, les éditeurs de logiciels et leurs clients, qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers.
En une décennie, le secteur de la distribution informatique a considérablement évolué. En devenant un objet de consommation grand public, l’informatique a aiguisé les appétits de la grande distribution. L’informatique est sortie des magasins spécialisés pour se retrouver dans les rayons des grandes surfaces qui ont imposé une concurrence accrue aux distributeurs. Dans le domaine du commerce interentreprises (BtoB), la distribution est également en pleine évolution, en raison d’une forte concurrence.
Résultat : les acteurs du secteur ont été conduits à revoir leurs stratégies, certains constructeurs décidant, par exemple, de vendre leurs produits en direct. Après la vente et éventuellement le service après-vente (maintenance et hot-line), les distributeurs ont décidé d’élargir leur palette et de miser sur de nouvelles activités en pleine croissance : audit, conseil avant-vente, configuration du matériel, intégration de logiciels… autant de prestations qui se sont imposées comme une suite logique de leur premier métier.
A l’origine, les constructeurs et les équipementiers étaient avant tout des fournisseurs de produits. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux ont pris position sur le créneau très porteur des services informatiques.
Les constructeurs et les équipementiers conçoivent, fabriquent et commercialisent le matériel informatique et les équipements périphériques associés. En quelques années, ils ont dû faire face à de nombreuses évolutions. Accélération des innovations technologiques, baisse spectaculaire des prix des produits, augmentation des investissements en recherche et développement, concurrence accrue de pays à faibles coûts de production, diversification des canaux de distribution… autant de mutations profondes qui ont conduit le secteur à se réorganiser et à diversifier ses activités.
Un grand nombre de constructeurs ont choisi de se positionner sur un secteur porteur, celui des services : d’abord la maintenance ou l’assistance téléphonique, qui pouvait se concevoir comme une prolongation de leur activité originelle. Puis, dans la foulée, beaucoup ont enchaîné sur l’infogérance, le développement d’applications ou encore le conseil, créant même des divisions entièrement dédiées aux services, en tous points comparables aux SSII.
Fin du monopole de l’opérateur historique, boom de la téléphonie mobile, mise en service prochaine de l’UMTS… les opérateurs de télécommunications évoluent dans un secteur innovant et en pleine croissance.
Dans les télécoms, le temps n’est pas au beau fixe, mais les perturbations touchent moins les opérateurs que les équipementiers. Abonnés à la croissance, les opérateurs ont en effet devant eux des chantiers d’une importance cruciale. Dégroupage de la boucle locale, mise en place de l’UMTS (Universal Mobile Telecommunications System), augmentation des connexions Internet, montée en puissance des connexions haut débit par le biais de l’ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line)… tels sont les principaux dossiers sur lesquels ils devront plancher dans les mois et les années qui viennent.
Nécessitant aujourd’hui des investissements lourds, ces projets de longue haleine pourraient, à terme, se révéler synonymes d’importants bénéfices. Entre temps, les plus fragiles des opérateurs auront peut-être disparu… Néanmoins, dans les domaines de la recherche et du développement ou dans celui du développement de projet, la situation de l’emploi pourrait profiter aux jeunes diplômés.
Derrière le terme » entreprises utilisatrices » se cache un ensemble hétérogène qui regroupe tous les acteurs économiques utilisant l’outil informatique, des multinationales à l’administration en passant par les PME/PMI, les associations ou les professions libérales.
Les grandes entreprises françaises, rassemblées au sein du CIGREF (Club informatique des grandes entreprises françaises), regroupent plus de 120 000 professionnels de l’informatique et des télécommunications et plus de 4 millions d’utilisateurs finaux. A elles seules, elles représentent plus du tiers du budget informatique et télécommunications de l’Hexagone.
CRM (Customer relationship management), SCM (Supply chain management), informatique embarquée, e-commerce, e-procurement ? Le champ des technologies de l’information ne cesse de s’étendre, ce qui explique en partie l’augmentation continue des dépenses informatiques. S’il faut en croire une récente étude prospective du cabinet Pierre Audouin Conseil, ces sommes pourraient presque doubler d’ici à 2010. Des opportunités en perspective pour les jeunes informaticiens !
Parmi les gros consommateurs d’informatique, on trouve d’autres acteurs de la vie économique qui, directement ou indirectement, contribuent à la création d’emploi dans le secteur : les PME/PMI, qui doivent poursuivre leurs efforts en matière d’équipements et s’adapter aux technologies nouvelles, l’administration et les collectivités territoriales, qui doivent procéder à la modernisation de leurs systèmes d’information, mais aussi les professions libérales, les associations et, bien entendu, les particuliers.
L’enseignement, la recherche fondamentale et la recherche appliquée : ces trois secteurs ont en commun d’être tourné vers le futur.
L’informatique est certainement un domaine où il n’y a pas lieu d’opposer la recherche fondamentale et la recherche appliquée. D’un côté, les applications soulèvent parfois des problèmes théoriques difficiles et donc renvoient à l’aspect fondamental de la discipline, et d’un autre côté les recherches fondamentales sont souvent couplées aux retombées applicatives qui en découlent. Les deux univers que sont les laboratoires publics ou privés et les éditeurs de logiciels, les constructeurs ou les SSII sont très souvent amenés à établir des passerelles et des partenariats communs qui facilitent l’émergence des innovations.
Comme dans toute discipline, les enseignants du supérieur doivent aussi être des chercheurs, mais plus qu’ailleurs, l’évolution rapide de la discipline accentue cette obligation, que ce soit dans les écoles d’ingénieurs ou dans les universités. De plus, quel que soit le type d’établissements, la demande de professeurs en informatique est forte. Ce qui n’est pas étonnant : à l’heure de la société de l’information, il faut à la fois former ceux qui conçoivent l’informatique de demain et ceux qui s’en serviront.
Les systèmes informatiques et de télécommunications doivent satisfaire à un nombre croissant d’exigences : ils doivent refléter la stratégie de l’entreprise pour améliorer en permanence sa compétitivité et satisfaire les besoins d’innovation et d’évolution émanant des collaborateurs et des clients. Ces systèmes doivent être conçus de manière évolutive et s’adapter aux technologies émergentes tout en tenant compte des systèmes internes existants et des interfaces avec l’extérieur de l’entreprise.